Intervention policière à la cité universitaire de Nanterre

Ce matin du 30 juillet 2008 dès 6 heures du matin les résidents de Nanterre ont été réveillés par un cortège policier qui a débarqué en nombre sur la cité U. Une centaine de flic, un car de CRS, et un « camion de déménagement » sont arrivés afin de déloger 25 résidents considérés comme gênants par l'administration du CROUS. La direction du CROUS se justifie en arguant que ce sont « Des faux étudiants, ou des gens qui ne payent pas leur loyer ». Remarquons au passage la force des arguments pour une structure qui est censée faire du « social ». Mais les résidents de la cité U ne sont pas étonnés, ils sont malheureusement habitué du fait. En effet depuis des années les résidents en difficultés se retrouvent assignés en justice et condamnés à des amendes par ceux qui sont censés les aider. Remarquons quand même que le recours à la force est de plus en plus considérable et le courage de moins en moins présent. Que de moyens répressifs utilisés un matin de fin juillet à l’aube au moment ou nombre de résident ne sont pas là. Mais il est vrai que le courage n’est pas la qualité première de nos chers dirigeants du CROUS.

La procédure d'expulsion s’appuie sur une longue tradition des autorités universitaires et ressemble plus à une rafle qu'à une mise en demeure. En effet, des policiers étaient postés devant chaque issue des bâtiments E.F pour y interdire l'accès en procédant à des contrôles de papiers de chaque personne qui voulait en sortir. Pas la peine de se demander qui ils cherchaient et quel était l’avenir promis à ceux qui ne présentaient pas les « bons papiers ». Il est clair que le CROUS devient de plus en plus une annexe de la préfecture.

Ce coup de force organisé par le CROUS marque sa volonté de « nettoyer une bonne fois pour toute » les bâtiments E.F pour attaquer ses travaux de réhabilitation. Réhabilitation de façade et politique sociale anti populaire telle est la devise du CROUS. Plus rien ne retient le CROUS qui met aujourd’hui à la porte des étudiants handicapés.

Rappelons que la machine à expulser n'a pas commencé ce mercredi 30 juillet, et que l'ARENE dénonce et combat depuis de longues années déjà ce processus

Depuis le lancement de « son chantier de réhabilitation », le CROUS n'a plus le temps de s'attarder sur des étudiants en difficultés financières. Ainsi le passage à la nouvelle année scolaire 2008-2009, marque aussi une flambée du prix de la chambre étudiante, puisque la moins chère passe de 134 Euros à désormais 213 Euros ! Coup dur pour les étudiants les plus défavorisés, pour qui rien n'est épargné en cas de difficultés à assurer les paiements mensuels (lettres d'huissiers, convocations au tribunal, frais de justice à leur charge et expulsion manu militari).

L'opération expulsion du mercredi 30 juillet aura donc durée environ 4 heures, non sans heurts, puisque 2 résidents « un peu plus virulents » ont été emmenés au poste. 25 chambres ont été vidées, puis leurs portes ont été barricadées et les serrures changées.

Ce sont donc 25 étudiants de plus qui se sont donc retrouvés ce mercredi à la rue du jour au lendemain sans rien, puisque leurs affaires personnelles ont été stockées dans des locaux et qu'ils devront (encore) payer pour les récupérer. Quand à l’ UNEF qui se larmoie devant les médias elle ne trompera pas les résidents qui savent très bien quelle est complice du CROUS. Le CROUS a donc dignement répondu à l’appel de Sarkozy qui ne cesse de demander d’enterrer mai 68 en frappant au cœur du symbole de 68. Sachons refuser leur enterrement de première classe du logement social en retrouvant le chemin de la lutte collective et organisée.



ZERO EXPULSION !

LOGEMENT POUR TOUS !

LOYERS ABORDABLES POUR TOUS !

ARENE

(Association des Résidents de NanterrE)