Quelques remarques sur le mouvement lycéen
Par MdP, jeudi 17 avril 2008 à 23:48 :: MdP :: #26 :: rss
Alors que c'est déroulée cet après-midi la 6ème manifestations lycéennes en 3 semaines en région parisienne, il y a eu 37 interpellations et mise en garde à vue, arrestation qui ont été mené main dans la main par les flics et les Services d'Ordre (SO)... La contestation s'intensifiant, les syndicats et organisations politiques vont user de tous les moyens pour garder un maximum de contrôle sur ce qu'il se passe.
Aujourd’hui avait lieu la 6ème manifestations en région parisienne en 3 semaines. Manifestation qui a au final rassemblé moins de monde que mardi dernier mais qui était nettement plus populaires et donc, forcement, beaucoup plus péchu. En revanche les flics étaient toujours aussi nombreux, voir plus. Chaque rue le long du trajet étant soigneusement barré par des camions, grilles et CRS ou gendarmes mobiles. Ne parlons même pas de la place de la nation encerclée par pas loin de 200 camions de flics.
A la limite ça on est plutôt habitué. Là où c’est pire que d’habitude c’est au niveau des flics en plein milieu de la manif. Dans ce terme de « flics » je range à la fois les flics en civils, mais aussi tous les SO des syndicats (UNL, FIDL) et organisations politiques (JCR, JC, MJS). On nous dit que les SO sont là pour « défendre » les manifestants… Mais les défendre contre qui ? Sûrement pas contre les flics !! Durant les dernières manifs ont a pu voir à plusieurs reprises les SO et les civils travailler main dans la main contre les « casseurs », avec des gazage en commun mais aussi parfois un petit coup de main des SO pour balancer des jeunes aux flics. Autant jeudi dernier on avait souvent du mal à distinguer les SO et les civils autant aujourd’hui c’était plus clair puisqu’on a pu assister à un petit matraquage collectif des SO et des gendarmes mobiles... En réalité les SO, et les sortes de cordon qu’ils forment autour des cortèges ne sont là que pour faciliter le boulot aux flics en séparant les « gentils » manifestants, des « méchants » qui n’en ont que faire des slogans réformistes des syndicats et des partis politiques et qui osent s’attaquer clairement à l’Etat bourgeois.
Il y a actuellement plein de raison de sortir battre (balancer ?) le pavé : les Centres de Rétention Administratif, la chasse aux sans-papiers, la réforme des retraites, la réforme du code du travail, les radiations des chômeurs qui vont (encore) s’intensifier, la suppression de poste dans les écoles, la privatisation des universités, etc…
Pour reprendre ce dernier exemple des universités, on entend plein de pseudo « révolutionnaires » réclamer un réinvestissement de l’Etat dans l’enseignement supérieur (et encore ça c’est quand ils sont en forme car très souvent, à les entendre parler la fac d’aujourd’hui c’est le pied…). Quels intérêts ? Hormis renforcer les illusions dans un irréaliste capitalisme régulé, à visage humain.
Les AG reprennent dans plusieurs facs, et continu dans nombre de lycée. Il serait temps de lancer le débat sur le rôle de l’université et de l’école dans nos sociétés capitalistes. Elles n’ont jamais étaient là comme un « lieu de savoir » comme semble le penser certains. Elles font partie des institutions bourgeoises, elles ont donc un rôle clairement défini par la bourgeoisie, rôle qui à évoluer avec l’histoire, mais qui a toujours était de maintenir la domination de la classe dirigeante.
Il ne faut donc avoir aucune illusion sur le fameux « service public » dont certain nous vantent tant les méritent. Tant que la bourgeoisie restera la classe dirigeante il n’y a aucune amélioration significative à attendre !
Pour exemple, on nous présente souvent le mouvement anti-CPE comme une grande victoire. Il faut tout d’abord rappeler que le gouvernement n’avait cédé que sur un point des revendications initiales qui était le retrait de la loi pour l’égalité des chances dans son intégralité. Mais de toute façon au final le gouvernement n’a reculé que pour mieux sauter puisqu’il s’apprête à mettre en place un contrat de travail unique.
En réalité donc, chaque lutte avec pour base ce genre de revendications réformistes apporte des illusions, épuise masse de monde pour finalement, si la « victoire » est obtenu, recommencé deux ans plus tard. Mais il ne faut pas être surpris car cela a toujours était le truc de la social-démocratie d’enfermer les masses dans des revendications illusoires, de les maintenir dans une forme de léthargie afin d’empêcher la formation d’un réel mouvement révolutionnaire.
C’est pourquoi il est important de dénoncer ces tentatives (que ce soit les SO-flics ou les revendications réformistes) d’entraver une révolte de la jeunesse populaire plus que légitime !
La Marche du Printemps.
Quelques photos du copinage SO-flics pendant la manif de jeudi dernier : ici
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