Un lycée débloqué à coup de gaz lacrymogènes
Par MdP, mardi 1 avril 2008 à 15:12 :: Réalités :: #23 :: rss
Mai 2008 approche... Des dizaines de bouquins sortent sur le sujet pour le vider de tout son contenu. Mais la bourgeoisie n'est pas rassuré pour autant. Les réformes et donc les contestations vont se multiplier. Ainsi dès qu'un mouvement commence à naitre il faut aussi tôt l'étouffer avant qu'il ne fasse tâche d'huile et que les revendications se radicalisent. L'exemple est assez parlant avec cette intervention des CRS dans un lycée de Seine Saint-Denis où ils n'ont pas hésité à faire usage des lacrymos.
Un lycée débloqué à coup de gaz lacrymogènes
Samedi, au lycée Gustave Eiffel de Gagny, en Seine Saint-Denis, des lycéens ont organisé un blocus de leur établissement, pour protester contre la suppression de postes de professeurs. Les CRS ont brisé leur action, en recourant à des gaz lacrymogènes. Les lycéens dénoncent d'autres violences.
Sur cette vidéo, la personne qui s'interpose les bras écartés devant les Brigades départementales est un professeur.
Autre vidéo, montrant le tir de lacrymogènes dans le lycée.
Pour voir les vidéos : Rue89
Voici le témoignage d'enseignants présents ce samedi matin, Micheline Desponds et Stéphanie Jourdain:
''"Ce matin, vers 7h30, quelques élèves ont démarré un blocus du lycée. Le nombre d'élèves massés chemin de la Renardière a augmenté jusqu'à 8h30. Ce blocus laissait, plus ou moins, passer les professeurs et les élèves souhaitant aller en cours. Des policiers de la ville de Gagny étaient présents. Vers 8h45, des professeurs ont pu discuter avec les élèves, leur proposant la tenue d'une AG lundi. Vers 9h15, une deuxième brigade est arrivée (brigade départementale de sécurité). Ces policiers étaient casqués, armés (flash-ball et gaz lacrymogène). Ils ont directement chargé, en remontant le chemin de la Renardière afin de dissoudre le blocus ce qui a entraîné un mouvement de panique des élèves refluant vers le lycée. Il y a eu plusieurs allers et retours, plusieurs charges consécutives. De nombreux élèves ont été aspergés de gaz, un professeur a été molesté, des élèves ont reçu des flash-ball. Les pompiers ont dû intervenir. Un élève a été arrêté. Tout ce ceci en dépit de la présence du proviseur et de quelques professeurs qui se sont interposés pour calmer la situation; ce qui était difficile compte-tenu de la violence des propos tenus par les membres de la brigade. Vers 10h00, des professeurs ont réussi à convaincre les élèves de tous rentrer dans le lycée, tandis que la brigade se retirait. Une AG s'est tenue, sur les marches de l'escalier, à la suite de laquelle les élèves sont rentrés chez eux. Tous les présents ont été particulièrement choqués par la violence de cette répression injustifiée. Les professeurs se sont réunis, en présence de quelques parents et élèves. Il a été décidé que les professeurs soient présents et se réunissent au lycée lundi dès 7h30. Des parents seront présents aussi. M. le maire (et un adjoint) ainsi que l'inspecteur d'académie sont arrivés au lycée. La réunion s'est poursuivie en leur présence. A l'issue de cette réunion M. le proviseur et M. le proviseur adjoint se rendaient au commissariat pour récupérer notre élève."''
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Quelques infos du mois de mars :
Suppression de postes: 400 lycéens manifestent dans les Yvelines, 4 interpellations&;
source: www.vousnousils.fr <http://www.vousnousils.fr/> Une manifestation de 400 élèves des lycées de Mantes-la-Jolie (Yvelines) contre la suppression de postes à la rentrée a tourné mercredi à l'affrontement avec la police, qui a interpellé quatre pilleurs parmi les manifestants, a-t-on appris de source policière. Les lycéens se sont d'abord rassemblés dans la matinée devant leur établissement (Lycée Condorcet, St Exupéry et Rostand), puis ont convergé vers le centre de la ville. "Il y avait là 400 lycéens fort agités venus spontanément manifester sans l'encadrement de leurs professeurs", a raconté une source policière. Les policiers, en effectifs réduits, ont essuyé des jets de pierre, tandis que quelques manifestants se livraient au pillage d'une grande surface, a-t-on ajouté de même source. Quatre d'entre eux ont été interpellés et auditionnés mercredi soir au commissariat de Mantes-la-Jolie. Dans le reste du département, la mobilisation contre la suppression de postes s'est maintenue, avec par exemple une nouvelle nuit d'occupation au collège de l'Agiot à Elancourt. Selon un professeur de l'établissement, des tentes de toiles ont été plantées dans le hall d'entrée. Tandis que les enseignants et parents d'élèves du collège de la Vaucouleurs à Mantes-la-Ville ont maintenu l'occupation des locaux, 200 élèves, selon un professeur, ont fait un sit-in devant le collège des Plaisances à Mantes. Leurs professeurs ont appelé les parents à ne pas envoyer leurs enfants à l'école jeudi et vendredi.
Education en danger ! Lycées et collèges mobilisés !
Manifestation vendredi 28 mars à 14h30 devant la préfecture à Versailles. Depuis mardi soir, le lycée Condorcet est occupé la nuit par des élèves, des parents d'élèves et des professeurs pour protester contre les suppressions de postes et les suppressions d'options. Dans le mantois, ce sont l'ensemble des collèges et lycées qui sont mobilisés, alternant blocage par les élèves ou les parents d'élèves, opérations "lycées et collèges morts", occupations et journées de grève. Demain, à l'occasion du CDEN (comité départemental de l'éducation nationale), l'ensemble des professeurs, élèves et parents d'élèves des Yvelines sont appelés à nous rejoindre devant la préfecture.
Lycées du 95 en colère
Mercredi 26 mars, des lycéens en colère entament leur 2ème jour de blocus afin de protester contre les suppressions de postes. A 7h30, les nombreux volontaires ont barricadé toutes les entrées du lycée, ne laissant entrer personne. Malgré la pression de l'Administration, le mouvement ne faiblit pas car nous restons convaincus que ces mesures ne peuvent être que préjudiciables pour la qualité de l'enseignement public en France. En effet comment étudier dans de bonnes conditions alors que les effectifs dans les classes ne cessent d'augmenter ? Les options sont progressivement supprimées, les élèves de terminales redoublants sont contraints de se diriger vers des lycées éloignés et qui ne proposent pas forcément leurs options. La solidarité des élèves vis à vis de leurs enseignants les poussent à rester unis et à continuer le blocus mais aussi à aller rejoindre d'autres lycéens pour la manifestaion à Paris le jeudi 27 mars à 14h00, au départ de Luxembourg.
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